« Ouais ! » Au moins, Anna est avec toi, tu ne sais pas si c'est une bonne chose ou pas. La réponse de la part de l'Alpha ne tarde pas à arriver, son ton condescendant te ferait presque péter une durite. « Une chose à la fois. Si tu as envie de courir après une petite fille qui peut être n'importe où en ce moment même, vas-y. Autre chose à ajouter, Orphan. » Ta main dans sa tronche, peut être, servi sur un plateau avec un bon kick dans le bide. Heureusement qu'il ne peut pas lire tes pensées, tu terminerai déchiqueter. Tu te dis que tu dois vraiment avoir un problème avec l'autorité, jamais tu n'as accepté l'autorité de quelqu'un, ou alors c'est que tu as quelque chose derrière la tête. Ou alors tu as juste un problème avec les cons. C'est au choix. C'est de ta faute si tous les patrons sont si cons ? Mais bon, encore une fois tu te retiens, tu emmagasine cette rage et la transforme en force. Un jour, ça va pété, et tu me souhaites pas à ton pire ennemi d'être dans la zone à ce moment. Tes accès de colère sont courts, rares mais destructeur. Tu te contentes du plus beau sourire hypocrite que tu peux lui faire.

S'ensuit une discussion mouvementée entre l'Alpha et Anna. Apparemment, tu le l’intéresse plus, il est maintenant concentré sur le bidon de ton acolyte. Manifestement, il n'a rien à reproché sur les formes d'Anna, non c'est le petit truc qu'elle a à l'intérieur qui l’intrigue, quoi que tu peux sentir la misogynie à l'intérieur de lui. Non, c'est pas ça, tu en viens à penser qu'il incarne la misogynie à lui tout seul. Tu rêves de voir une femme lui voler son trône, et tu veux être présent pour voir toute l’humiliation dans son regard. Il manquerai plus qu'elle l'émascule en public. Ah, tu t'égares dans tes pensées, tu te disperses, revenons à l'instant présent. Il lui dit de ne pas le faire chanter avec ça. Tu tiques un instant, c'est lui le père ? Sérieusement ? Tu es presque tenté de te  pincer vous voir si tu n'es pas dans un rêve. Tu ne vois pas de licorne au ciel, c'est la dure loi de la réalité. Tu scrutes Anna, tu te demandes ce qui lui est passé par la tête. Qu'Anna s'amuse un peu avec l'Alpha, pourquoi pas, qui es-tu pour juger les gens ? Mais cet enfant, elle le garde, tu connais les difficultés qu'on une métamorphe pour arriver au terme de sa grossesse. Après tout, ta mère était une métamorphe, tu dois ta vie au courage de ta mère et son immense contrôle. Tu sais que chaque métamorphe ressent ce besoin de se transformer, ne pas le faire pendant 9 mois te semble impossible. Alors tu l'a vois sous un autre angle, tu admires son courage mais tu ne comprend pas son choix. Tu penses à son enfant, né d'une relation entre un Alpha et une métamorphe, il sera sûrement très puissant. Tu sais que les êtres puissants ont tendance d'engendrer des êtres encore plus puissants. Cela te rappelle la paternité que tu viens d'apprendre. Père d'une petite fille, qui l'aurais crû. Sûrement pas toi, pour sûr. Tu imagines avouer ça à Anna et tu t'imagines sa tête, tu ne peux pas t’empêcher de pouffer intérieurement.

« Orphan ? » Tu sursautes, les pérégrinations de ton cerveau t'ont fait perdre le fil de la conversation. Anna s'apprête à partir manifestement et elle veut que tu l'accompagnes,  tu ne te fais pas prier deux secondes et tu lui emboîtes le pas. Avant de partir pour de bon, tu te retournes vers l'Alpha et lui fait la révérence la plus ridicule que tu as dans ton répertoire accompagné d'un sourire trop gros pour y croire.. Tu rattrapes Anna et l'accompagnes en sortant de ce sinistre cimetière.  Tu attend que l'Alpha soit assez loin pour entamer la conversation. « Quelle charmante personne. » Tu soupires, le sarcasme est une réponse naturelle du corps contre la stupidité, c'est bien connu. « Fais attention à toi, j'ai pas envie qu'il puisse t'arriver un truc pas cool, je crois qu'on a un don pour énerver les mauvaises personnes. » Te souviens tu d'une certaine sorcière ? « Eh, tu veux un scoop sur moi ? Je viens d'apprendre que je suis père. » Tu viens d'apprendre que tu es père.